• The Misfits (Les Désaxés) 1961 de John Huston.

      ✭✭✭✭✰

    7.5/10

                 The Misfits (Les Désaxés) 1961      

     Synopsis:

    Roslyn incarnée par Marilyn est conduit par Guido (un mécanicien) au tribunal pour son divorce à Réno, elle est accompagnée par sa logeuse et amie Isabelle.  Ils se retrouvent tous dans un bar y compris l'ami de Guido qui est Cow Boy.  Etant tous dans un désir de renouveau, ils vont décidé d'aller ensemble dans la maison de Guido. Les deux hommes vont tomber sous le charme de Roslyn, il lui demande de passer quelques jours de plus à Reno avant de repartir. Ils vont passer ensemble un certain temps. Gay devra accepter la tristesse constante de Roslyn et son affection pour les animaux. Ensuite viendra le moment ou, Guido et Gay voudront chasser des chevaux sauvages, ayant besoin d'un troisième homme, ils viendront chercher Pierce à un rodéo. Celui-ci se blesse et suscitera l'inquiétude de la très humaine Roslyn. Le lendemain ils iront chasser des chevaux sauvages, ils les attrapent et les relâchent finalement sous les pressions de Roslyn qui ne supportera pas une telle cruauté. Elle décidera rapidement après de partir et de mettre un terme à cette amitié ambiguë.

     Le jeu de Marilyn Monroe:

    Marilyn est excellente dans ce film, "The Misfits" est sans hésiter le meilleur qu'elle est fait. Elle y est si proche de ce qu'elle est réellement. Arthur Miller qui l'a écrit spécialement pour elle à su à travers son regard amoureux lui faire un rôle de composition. On peut y découvrir une Marilyn troublante, intense, avec ce regard mélancolique si beau et émouvant que lui donnait la souffrance et la maturité. Ce film malheureusement très peu connu à l'époque la pourtant montré tel qu'elle était vraiment, profondément humaine et complexe. Marilyn Monroe était une femme brillante qui souffrait de l'image terrible qu'on lui a donné vis à vis de ses rôles et de la ou elle venait. Marilyn était orpheline, elle venait de nul part, elle n'était qu'une blonde futile pour beaucoup. Être intelligente quand on a pas fait d'études ? Jamais ! Jouer des rôles dramatiques quand on à une beauté sensuelle ? Jamais!  Vouloir être une grande actrice quand on est cantonnée à un rôle de blonde stupide? Jamais! Marilyn était victime d'un monde de préjugés, tyrannique, ou seule la réussite concrète avait de l"importance, on avait pas le droit d'avoir du talent mais de ne pas y arriver, d'être bloqué ou de douter de soi, bref un monde de fou, Hollywood qui prenait ses acteurs pour des machines, et Marilyn disait "I'm not a machine !".

    On peut retrouver cette vivacité à l'écran, se besoin impérieux d'aimer et d'être aimer, une peur de l'abandon qui la rend si émouvante aux yeux des spectateurs. Ce que j'aime également chez Marilyn c'est cette capacité à incarner la joie comme la tristesse, avec une exactitude troublante. Marilyn à ce que l'on peut appeler une "Gueule de cinéma", son visage est très expressif, son regard mis-clos à quelque chose de sensuel, très vif, et triste dans le même temps. Elle a comme Adjani une richesse d'expressions faciales qui sait capter l'attention et a fait d'elle une icône. Sa voix inoffensive se fond parfaitement dans le rôle de femme innocente et prisonnière de ses angoisses. Roslyn est elle aussi une femme seule, sans famille, détruite par l'échec. Sa grande fragilité la pousse à s'attacher aux autres, elle a besoin de preuves d'amour car elle est hantée des peurs nombreuses.

     Marilyn pensive, accompagnée mais toujours seule...

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

     Marilyn gracieuse dans sa gestuelle, comme toujours !

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

    Marilyn suppliante et touchante dans la détresse.

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

    Marilyn et sa joie enfantine qui cache un personnage bien plus complexe.

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

     Le jeu de Clark Gable:

     Clark Gable est lui aussi un acteur né, il est très authentique et a su rentrer dans le personnage de cet homme simple qui est tout le contraire de Roslyn. Ce monument du cinéma qu'est Clark Gable a un charisme incroyable à l'écran, il me fait d'ailleurs beaucoup pensé à Burt Lancaster avec qui il a tourné un film: Run Silent Run Deep.

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

    Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a un air entre ces deux... le regard ténébreux, le sourire enjoué, l'élégance...

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

     C'est pour moi définitivement le même genre d'homme, ils crèvent l'écran !

     Clark Gable a je trouve un regard très tendre et bienveillant vis à vis de Marilyn, même si il semble que le tournage est été difficile pour tout le monde, on ressent une belle alchimie.

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

    Clark Gable est troublant dans la déception et l'épuisement, sa voix puissante marque ce film triste qui symbolise le déclin de l'âge d'or d'Hollywood et de ses vedettes emblématiques. Clark Gable mourra quelques mois après le tournage, âgé de seulement 59 ans...

    Quelques mots sur la réalisation et le scénario:

    J'ai apprécié la réalisation hollywoodienne et élégante de John Huston, se fond de jazz mélancolique qui accompagne la solitude de Roslyn mais qui laisse espérer quelque chose de positif pour elle. Le choix des acteurs est bon, je n'y ai pas vu de fausse note, Marilyn et Clark Gable sont géniaux. Je trouve Elli Wallach (Guido) drôle en faux veuf éploré et maladroit. Les plans rendent honneur à la grâce de Marilyn ne serait-ce que dans la danse qu'elle a avec Guido, son jeu de jambes est magnifique. La scène ou Marilyn s'abandonne dans une danse triste est sublime. On voit sa solitude, sa grâce, et sa sensualité, la robe qu'elle porte dévoile son dos, cette scène sublime est d'ailleurs très connue. Catherine Deneuve qui est une fan absolue de Marilyn disait que cette scène était troublante car chaque mouvement pouvait être une photo parfaite.

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

    The Misfits (Les Désaxés) 1961

    Cette scène me fait penser à un conte, comme si Marilyn était une princesse désespérée qui s’effondrait dans les bois (elle me fait penser à Blanche Neige ou a Cendrillon quand elle pleure et dit: "Je n'y crois plus...". On voit le désespoir, Marilyn est une sorte de Cendrillon, elle venait de nul part, elle renaît de ses cendres.

    De ce film on ne peu pas oublier cette scène ou Marilyn est grandiose.

    Un moment de vérité et d'intensité assez considérable...! Quand Arthur Miller a écrit cette scène il a bien penser à donner à Marilyn l'occasion d'exprimer sa colère. C'est le cri d'une femme qui n'en peu plus d'être réduite, qui est fâchée contre le monde entier. " I will kill you, you are all dead men !", un message caché également destiné aux productions hollywoodiennes ? 

    Je pense sincèrement qu'Arthur Miller a écrit se scénario avec beaucoup d'amour pour Marilyn. Il a vraiment su la comprendre, Sagan disait: "Aimer c'est bien, comprendre c'est mieux", je pense que c'est à peu près réussi. Si il n'a jamais pu réellement comprendre tout ce qu'elle ressentait, il a su voir la belle personne complexe qu'elle était avec une certaine précision. Roslyn est une fille seule, lucide, anxieuse, et profondément humaine...Roselyn est Marilyn. Bien loin de l'image de l'actrice odieuse qui sème la zizanie sur les plateaux.  Roselyn est une femme brisée, sa "folie" dont  les hommes semblent se moquer, est la résultante de la cruauté du monde comme on la souvent dit pour Marilyn. Les hommes pensent qu'elle a tout pour être heureuse, sa beauté est synonyme de joie, mais c'est la femme la plus triste qu'il est rencontré, et ça Arthur Miller la compris. Il a donné le rôle de sa vie à Marilyn, elle a prouvé qu'elle était faite pour être actrice. On est passé d'un éclat, d'une présence, à un talent dramatique pur.

    Je trouve que la scène ou Marilyn et Isabelle arrivent au bar est très belle, élégante, après qu'elle est rencontré les deux hommes, un petit fond de jazz plus joyeux fait son apparition, c'est émouvant et délicat. C'est pour moi un genre de Cinéma qui, bien que parfois très convenu dans son humour et sa réalisation, n'est jamais grossier. L'idée des pièces de puzzle impossible à assembler sur fond de musique tragique est très bien pensée et donne le ton d'un drame classique et efficace.

    Pour finir je dirais que c'est un beau film qui marque malheureusement le déclin de l'âge d'or d'Hollywood,  tout les acteurs sont morts peu de temps après...le tournage était une catastrophe, c'était la fin du couple Monroe/Miller. Ce film bien que beau est très opaque et manque de rebondissements et de surprises, notamment dans la fin. C'est un film dont j'affectionne le genre, élégant et lyrique en quelque sorte. Le titre du film lui correspond parfaitement, des âmes perdues et pour toujours solitaires et mises à l'écart, aucune union n'est possible.

     J'en profite pour remercier mon amie Sonia, si tu passes par là wink2, merci de m'avoir fait redécouvrir cette superbe chanson de Claude Nougaro en hommage à Marilyn:

    Tu m'avais dit que tu trouvais cette chanson très touchante, rassure toi, on est deux !  Marilyn est la première actrice à m'avoir fait aimer le Cinéma, j'ai une tendresse infinie pour elle, et je ne suis heureusement pas la seule.

     La bande d'annonce:

    Le fim "The Misfits" est disponible sur You Tube en VO:

    https://www.youtube.com/watch?v=1lQ7xQfNMmc

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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